Je suis las…
… je ne tiens plus sur mes jambes…
…
… et, tout ça… c’est mon sang ?...
… un bain…
… non, ce n’est pas le moment… de penser à ça…
…argh!... Haha, mais c’est… si bon… je m’y crois presqu…
À Ruppur, un petit village en bordure de Pragar chef lieu de la région des Forêts ardentes.
- Les Wolfens nous ont encore attaqué !
- Cela ne peut durer !!
- Nous ne voulons plus perdre nos enfants !! Cria une femme en sanglots.
- Brahaa ! Hurla un homme au visage furieux.
- Je regrette mais j’ai fait tout ce que j’ai pu, j’ai avertit les préfets et ils ont fait de leur mieux, mais les Wolfens persistent à nous persécuter. Je crains qu’il n’y ait plus de solution, je n’ai pas le pouvoir de lever une armée, je ne suis que Gardien en chef du village et notre village ne représente guère aux yeux des autorités. Je vais faire de mon mieux pour que le village retrouve sa quiétude d’antan.
Un grand nombre de villageois s’étaient réunis autours de Braha le Gardien, un homme à la quarantaine, aux regard perçant, bien bâtit du fait qu’il était il fut un temps bûcheron, indice de son métier précédant il conserve toujours sa hache dans le dos, d’une part en souvenir de son ancienne profession qu’il a tant aimé mais aussi depuis les évènements cela est plus que nécessaire. A la mort de son père gardien-chef du village, on lui confia cette tâche non pas parce qu’il était le fils du chef mais parce que la force l’avait désigné, ce poste s’acquiert lors de la Taha, cinq jours après la mort du Gardien, la Taha s’organise en la mémoire du défunt mais c’est aussi une triste festivité au cours de laquelle tout ceux qui prétendent au titre de Gardien-chef peuvent participer, les femmes peuvent y participer également si elles le souhaitent, cette festivité s’accompagne d’un immense banquet, avec de la musique si des villageois se sentent l’âme à chanter ou à jouer et surtout à écouter, mais c’est aussi le théâtre d’un immense combat, une mêlée, où le vainqueur est celui qui tient debout à la fin, la mort est exclue, la perte de connaissance et la fatigue des adversaire doivent être les seul moyens pour parvenir à la victoire.
Les villageois s’étaient réuni autour de lui espérant qu’il allait apporter l’espoir, mais ce dernier, était dépassé par les évènements.
Braha, abandonna la conversation, fatigué, il se retourna et se dirigea vers la porte du village, il décida de se retirer dans les bois pour réfléchir à la situation. Aujourd’hui, le ciel avait retenu ses larmes, cela depuis le début de la journée, c’était pour lui une journée idéale pour vagabonder dans les bois. En cette saison où les rivières reprennent leurs forces, le soleil est lointain et la boue partout où nos pieds foulent le sol. Le froid nous enveloppe pendant la journée, le soir venu, il cède sa place à la douce chaleur du feu de cheminée.
S’éloignant toujours plus du village, s’enfonçant dans les bois, il laissait son esprit vagabonder, souvenirs d’enfance où ses amis et lui semaient des cabanes un peu partout aux abords du village dans la forêt, l’entrée dans ces lieux étaient synonyme d’aventure, plus tard c’est en tant que bûcheron qu’il pénétrait dans la forêt, les rêveries d’enfances avaient cédé leur place au travail, mais c’est toujours de bons souvenirs qu’il gardera. Mais ces derniers temps, ses souvenirs sont troublés par des horreurs commises par les Wolfens, la mort de plus d’une dizaine de villageois, hommes, femmes de tout âge par ces créatures avait semé la terreur au village et l’éloignement des souvenirs heureux surtout depuis qu’il avait perdu Kedita sa compagne il y a sept mois de cela, cette affaire dure depuis dix-huit mois à présent. La disparition de Drudi petite fille de Draca le chasseur il y a deux jours était de trop, Draca parti à la recherche de sa fille depuis hier ne donnait toujours pas de nouvelles, Braha le considéra comme disparu, tout comme les villageois, à présent tous ceux qui s’aventure dans la forêt sont considérés comme disparus, plus beaucoup d’espoir pour ceux qui ne donnent pas de leur nouvelles. L’espoir, c’était bien cela qu’il manquait, les requêtes qui échouaient à la préfecture de Pragar, sans compter que les patrouilles ne venaient plus inspecter la zone, tout ça laissait les habitants de Ruppur livrés à eux-mêmes.
Seul, il réfléchissait à un nouveau moyen pour lutter contre les Wolfens et les exterminer.
Alors qu’il était perdu dans ses pensées, quelque chose le surprit, bien que nous sommes en hiver, il règne dans la forêt un silence inhabituel, alors que des oiseaux chantonnaient et qu’on entendait au passage du vent entre les branches des sifflements quelques instant auparavant. Un calme inquiétant régnait à présent, l’air devenait lourd, il se leva d’un bond, en un instant il saisit sa hache dans le dos et la tint fermement entre ses mains, tout en la serrant il scruta les alentours. Mais il ne vit rien, toujours sur ses gardes, il ne revint pas sur ses pas, il décida d’avancer dans la forêt. Le sacrifice lui traversa l’esprit, après tout, il est au service des autres et se sacrifier pour abattre une partie des Wolfens, peut-être une solution, mais leur tenir tête seul ne peut être possible de plus Braha n’était pas du genre à abandonner ainsi, jouer les héros n’est pas une fonction qu’il aime jouer. Son but protéger ceux qui restent et venger sa femme. Fronçant les sourcils, le regard menaçant. Il continua à avancer,
- Je vous aurais ! Laissa-t-il échapper tout bas.
Forçant le passage à l’inquiétante paix en direction de la cabane des chasseurs, où il espérait trouver Draca.